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Ecole nationale supérieure d'architecture de Grenoble
Grenoble, France

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Le séminaire Vidéo & Ambiance interroge l’utilisation de la vidéo dans le cadre de la recherche sur les ambiances, et plus généralement dans la recherche urbain.

L’évolution des pratiques vidéographiques dans la recherche urbaine nous amène aujourd’hui à reconsidérer le rôle de la vidéo. La vidéo ne semble plus pouvoir être réduite à l’état d’outil ou d’illustration mais pourrait recouvrir une fonction d’une autre nature. Ainsi, le rapport entre vidéo et recherche ne se résume plus uniquement à l’utilisation de l’une pour l’autre, mais se développe comme une imbrication de l’une dans l’autre.
C’est effectivement une posture d’imbrication des processus de connaissance et de transformation que ce séminaire sur la vidéo vient adopter. En convoquant des origines et postures disciplinaires différentes, il rejoint les préoccupations scientifiques formulées par le Centre de Recherche sur l’Espace Sonore et l’Environnement Urbain (CRESSON) et ses partenaires au sein du Réseau International Ambiances.
Si la première édition du séminaire Vidéo & Ambiance s’est concentrée sur la thématique des corps dans l’espace public, cette deuxième édition propose un nouveau détour, toujours à travers l’utilisation de la vidéo, mais interrogeant cette fois-ci l’expérience de l’urbain par la question du rythme.

Organisation

Responsables scientifiques : Aurore Bonnet et Laure Brayer
Équipe : Aurore Bonnet, Laure Brayer, Guillaume Meigneux

Contacts

Email :
CRESSON, ENSAG
60 avenue de Constantine
BP 2636 38 036 Grenoble cedex 2
Téléphone : (+33)(0)4.76.69.83.36

Partenaires

Theme

Deux tendances fortes se distinguent à partir de la notion de rythme : il est soit considéré comme inhérent à un phénomène naturel, soit donné comme artefact. Autrement dit, d’un côté – celui du phénomène naturel – nous sommes plutôt en présence du retour périodique à un état (rythme des saisons, rythme cardiaque…) ; de l’autre – celui de l’artefact – nous somme alors face à une fabrication qui renvoie à une extériorité (rythme architecturale d’une façade, temps forts et de temps faibles en musique ou en poésie, rythme des activités sociales…).

Au regard de ces deux orientations qui nous semblent manifestes autour de cette notion, retenons ce que pointait Jean-Jacques Wunenburger dans une tendance ou l’autre, toutes les pensées se rejoignent sur la « spatio-temporalité rythmique des êtres vivants ».
Qu’il soit répétition, cadence, pulsation, accélération, accentuation ou pondération ; qu’il évolue, s’esquisse, se meuve, se désagrège ou s’efface, espace, altère, le rythme s’inscrit par le mouvement, dans l’intrication de l’espace et du temps. À travers ces considérations, la notion de rythme soulève la question de la relation, de l’interrelation, de la coprésence. Le rythme naît du multiple, de l’altérité, dans le lien tissé entre différents gestes, entre temps forts et temps faibles, entre plein et vide. Il apparaît de la co-naissance.

Le rythme comme manière de penser l’imbrication du travail vidéographique et scientifique

Si le terme générique de rythme a donné naissance à une profusion de définitions, c’est aujourd’hui à partir de la polyvocité même de cette notion que le débat est engagé. Sans avoir l’intention de figer l’origine du rythme, c’est en outre dans l’entre deux et l’articulation des choses que nous le questionnerons. Car c’est dans la confrontation des éléments, dans leur apposition, dans leur décalage ou dans leur simultanéité que le rythme prend vie.
En invitant des acteurs de la recherche urbaine (chercheurs, enseignants ou vidéastes) à venir présenter des travaux originaux et stimulants, nous proposons une rencontre au croisement des disciplines, à travers laquelle nous cherchons à questionner la capacité d’appréhension, de compréhension, de conception et de représentation des ambiances urbaines à partir de la vidéo.
Ce sera aussi l’occasion d’interroger les différentes formes de lien entre le travail vidéographique et le travail de recherche (articulation, co-configuration, ajustement, dialogue, hybridation, outillage…), et cela aux différents moments de ces pratiques ou expériences : celui du terrain, de l’analyse et de la restitution.
Ces trois moments représentent la structure des deux journées de séminaire. Chacun d’entre eux esquisse un certain nombre de questions auxquelles les communications et les discussions qui suivront tenteront d’apporter des éléments de réponse (et à minima la découverte de différentes postures et expériences de l’espace urbain).
Program

Mardi 25 Octobre 2011

10h00 – 10h15 : Ouverture
Grégoire Chelkoff, Professeur à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Directeur du laboratoire CRESSON, (UMR CNRS 1563)
SESSION 1 : SUR LE TERRAIN
Discutants : Ulrich Fischer et Christian Lallier
Ulrich Fischer : Artiste et associé à la structure audiovisuelle indépendante C-side productions (Genève)
Christian Lallier : Anthropologue-cinéaste, membre associé à l’IIAC-LAU / EHESS-CNRS, chargé de mission Culture & Création à l’IFE-ENS Lyon

10h15 – 10h40 : La vidéo-ethnographie comme expérience plurielleMarc Relieu, Enseignant-chercheur à l’ENST-Paris, équipe « Usages », institut Eurecom – Sophia Antipolis10h40 – 11h00 : Discussion

11h00 – 11h25 : Filmer la ville en transformationMaria Anita Palumbo, Doctorante en Anthropologie à l’EHESS/LAA-LAVUE, vacataire à l’ENSA Paris Belleville, ENSA Paris La Villette, Université Paris Ouest Nanterre 11h25 – 11h45 : Discussion

12h00 – 12h25 : Filmer les arts vivantsDimitri Chamblas, Réalisateur de Horace-Benedict (2001), danseur et membre fondateur de l’association Edna12h25 –12h45 : Discussion
 
SESSION 2 : LES PROCESSUS D’ANALYSE

Discutants : Pascal Amphoux et Anne Sauvageot
Pascal Amphoux : Architecte et géographe, Professeur à l’ENSA Nantes
Anne Sauvageot : Professeur émérite en sociologie, chercheuse au LISST-Cers à l’Université de Toulouse
14h30 – 14h50 : Projection
14h50 – 15h15 : Arythmie d’un paysagePiero Zanini, Architecte et chercheur au LAA et vacataire à l’ENSA Paris Belleville15h15 – 15h35 : Discussion
15h50 – 16h10 : Projection d’extraits de Depuis Tel Aviv
16h10 – 16h35 : Lectures d’une villeValérie Pico, Monteuse de Depuis Tel Aviv de Naruna Kaplan de Macedo (2009)16h35 – 16h55 : Discussion
SOIRÉE DE PROJECTION : TRAVERSÉES URBAINES
19h30 : Détroit, les rythmes d’un paysage contemporainAurore Bonnet, Laure Brayer, Carlotta Daró, Guillaume Meigneux
20h00 : Projection du film « Detroit Wild City » de Florent Tillon (2010, 80 min)

21h30 – 22h00 : Discussion avec Carlotta Daró

Mercredi 26 Octobre 2011

 

10h00 – 10h15 Ouverture
 
Henry Torgue, Directeur de l’UMR CNRS 1563 Ambiances Architecturales et Urbaines, CRESSON
SESSION 3 : LES FORMES DE LA RESTITUTION

Discutants : Alexandre Lambelet et Pascale Simard
Alexandre Lambelet : Docteur en science politique et membre du comité de direction de la revue ethnographiques.org
Pascale Simard : Directrice, chargée de la stratégie et des méthodes à l’Agence d’Urbanisme de Lyon
10h15 – 10h40 : Marcher du quartier au métro à New York : la variation dans la continuité et l’ambigüité de l’espace publicStéphane Tonnelat, Chercheur au laboratoire CRH-LAVUE, ENSA Paris Val-de-Seine
10h40 – 11h00 : Discussion
11h00 – 11h25 : Amiens métropole, le quotidien en projetsNaïm Aït-Sidhoum, Vidéaste dans le projet Amiens Métropole 2030, enseignant à l’ESAA Annecy, Nicolas Tixier, Enseignant-chercheur à l’ENSA Grenoble, et à l’ESAA Annecy laboratoire CRESSON, membre de BazarUrbain

11h25 – 11h45 : Discussion

12h00 – 12h25 : Vidéo in situAndrea Urlberger, Enseignante-chercheur à l’ENSA Toulouse, laboratoire Li2a
12h25 –12h45 : Discussion
SESSION 4 : DISCUSSION TRANSVERSALE

Modérateur : Jean-Paul Thibaud

Discutants : Pascal Amphoux, Ulrich Fischer, Emmanuel Hermange, Christian Lallier, Alexandre Lambelet, Anne Sauvageot, Pascale Simard

14h15 – 16h45 : Échanges à partir des trois sessions précédentes

16h45 – 17h00 : Clôture, Jean-Paul Thibaud, directeur de recherche au CNRS, chercheur au CRESSON et responsable du Réseau International Ambiances
Résumés

Session 1 – Sur le terrain

Dans l’espace urbain, il est question du rapport à l’Autre, de la relation qui s’établit entre filmant et filmé. De quelle façon cette relation à autrui intervient-elle dans la captation ? De même il est aussi question de l’espace qui se dessine entre filmant et filmé, et de la « juste distance » qui les sépare. De quelle façon cet espace intervient-il dans la captation ?
Sur le terrain, la captation vidéographique implique de faire l’expérience du temps propre à l’objet d’étude avec l’ensemble de ses variations. Cela semble diriger notre regard sur les choix et stratégies de filmage que le vidéaste est amené à faire. Alors, comment compose-t-on avec le temps du sujet d’étude ? Où et quand commence et finit l’enregistrement ?
Cette phase du travail vidéo nous renvoie à différentes positions et postures dans l’espace. Chacune de ces possibilités préfigure pourtant déjà un choix, un positionnement face à l’existant, et conditionne les possibilités de restitution, de montage, d’agencement de ces bribes spatiales et temporelles entre elles. Comment s’effectuent ces choix ? Comment réagir face à un espace au moment de cadrer ? Comment respecter la cohérence interne, la logique, la continuité d’un espace, tout en en produisant une représentation fragmentée ? Dans la situation où plusieurs caméras sont utilisées, comment se partagent-elles l’espace ? À quel espace un tel dispositif donne-t-il lieu ? Quel est cet espace qui naît de ce dispositif ?
De même, comment construire une posture de captation en considérant différents mouvements : mouvement des corps ou du sujet d’étude, mouvement du corps filmant et de la caméra, et mouvement propre au dialogue filmé-filmant ? Comment s’adapter face aux transitions temporelles situées et à ce qui survient ou disparaît au cours de situations filmées ?
Marc Relieu, La vidéo-ethnographie comme expérience plurielle
La recherche de modes d’appréhension vidéo appropriés à la compréhension des opérations méthodiques qui forgent la reconduction persistante de la réalité des faits sociaux comme phénomène transforme radicalement la nature de l’enquête ethnographique de type ethnométhodologique. Comment les opérations de prise de vues et de son transforment-elles la pratique ethnographique et lui ouvrent-elle de nouvelles voies ? En particulier, comment l’expérience vidéo brouille-t-elle les frontières classiques de l’analyse et de la collecte des données, tout en produisant des traces qui, contrairement aux témoignages, sont accessibles à l’exploration critique par les pairs ? Production d’une trace stable destinée à de futures manipulations textuelles (comme les transcriptions), produit des vecteurs de ce présent auquel elle est elle-même réflexivement confrontée, la prise de vue se situe au centre d’un faisceau de tensions temporelles. Ces tensions se révèlent particulièrement saillantes au cours lorsque les études vidéo-ethnographiques s’approchent de situations mobiles et d’apprentissages. En effet les frontières spatiales et temporelles de ces situations sont difficiles à appréhender in situ et requièrent des ajustements plus ou moins heureux entre des points de vue, des cadrages, et des positionnements. Pour évoquer comment ces tensions animent la vidéo-ethnographie, nous discuterons une série de fragments issus d’enquêtes réalisées depuis une dizaine d’années.
Maria Anita Palumbo, Filmer la ville en transformation
Cette communication se veut un parcours/retour sur quatre recherches en contexte urbain afin de retracer les différentes manières par lesquelles j’articule recherche de terrain et supports audiovisuels. Les postures et choix de captation adoptés vont être mis en résonnance avec le contexte investigué et les objectifs de la recherche. Les choix d’utilisation (ou pas) de l’audiovisuel deviennent, pendant et après la recherche, des révélateurs d’enjeux sociaux et spatiaux. Cette approche réflexive utilise la vidéo comme instrument mais aussi comme moment spécifique de l’investigation. Il s’agira de vous proposer mes réflexions autour de quatre binômes émergés de manière inductive lors des 4 recherches et qui apparaissent centraux au croisement de l’anthropologie, de l’urbain et de l’audiovisuel: altérité et identité, épisodique et quotidien, espace et mémoire, petite et grand échelle. Dans le choix d’une approche vidéographique dans la recherche urbaine la question fondamentale à se poser est, me semble-t-il : »Qu’est ce que j’apprend de plus sur mon objet et espace d’investigation en filmant? », « Qu’est que cela me montre si je me pose au milieu de cet espace avec une camera? » Cela revient à mettre en résonnance les questionnements et articuler les disciplines de manière à renouveler nos interrogations.
Dimitri Chamblas, Filmer les arts vivants
En juin 2000, sur une proposition du chorégraphe Boris Charmatz, une quinzaine d’artistes se réunissent dans les montagnes de Haute-Savoie. Ils se retrouvent sur un plateau, à 1700 mètres d’altitude pour un temps de rencontre et de recherche lié à leurs pratiques. À l’issue de dix journées de travail, les artistes proposent au public un parcours au long duquel il croise, dans des espaces très divers, des propositions chorégraphiques, vocales, et plastiques. J’ai eu envie de me joindre au groupe avec une caméra, non pas directement en tant que danseur participant à cet événement, mais plutôt afin d’observer comment chacun allait travailler, quelle relation allait se créer entre les artistes, leurs œuvres et cet espace infiniment vaste et chaotique qu’est la montagne. Je voulais avoir accès à l’ossature des œuvres, voir ce qu’il en resterait une fois confrontées à cet environnement. Par ce travail, j’arriverais peut-être à évaluer l’importance d’un lieu vis-à-vis d’une œuvre, à saisir jusqu’où ce qui entoure un travail vient profondément le toucher et l’influencer. Horace Bénédict de Saussure, qui a donné son nom à mon film était un géologue du 18ème siècle. La base de son travail était faite de longs temps d’observations. C’est dans ce sens que j’ai travaillé pour fixer sur un support filmique ce que l’on vivait. Les personnes que je filmais sont des artistes avec qui j’ai partagé la scène. Nos corps se connaissent. J’ai essayé de privilégier cet instinct pour avoir une image la plus simple possible. A posteriori quand on regarde ce film, que reste t il de ce qu’a été ce moment, de l’état des corps, des espaces dans lesquels ils ont joué ? En danse, plusieurs systèmes de notation des mouvements existent. Ils ont pour but de fixer l’éphémère et de pouvoir transmettre. Un document filmé tel que Horace Bénédict est il plus riche que ces systèmes, que nous redonne t-il de l’expérience vécue ? C’est de ça dont j’aimerais parler avec vous.

Session 2 – Les processus d’analyse

Au moment de l’analyse, nous serons attentifs aux outils et techniques qui peuvent être le support de cette phase de travail. Autrement dit, qu’avons-nous comme outils pour réaliser l’analyse ? À quoi pouvons-nous avoir recours et de quelles façons (l’annotation, l’animation, la schématisation, la transcription…) ?
D’un point de vue des manipulations strictement vidéographiques, nous nous demanderons quelles sont les transformations que l’on va pouvoir faire subir au matériau brut pour pouvoir l’analyser. Quels recours peut-on avoir à des techniques de distorsion telles que le ralenti et l’accélération du mode de lecture, la juxtaposition et/ou le renversement des images, la lecture inversée, etc. ? Nous pourrons aussi nous interroger sur le phénomène de visualisation à répétition.
Lors du montage, à partir du corpus vidéo constitué sur le terrain, quels sens ont et quelles formes peuvent prendre une séquence, un plan ? La vidéo nous permet-elle de rendre compte de durées déjà identifiées et/ou est-elle un moyen de comprendre, d’estimer après coup, des durées spécifiques à chaque sujet ? Comment le rythme du montage vient-il guider, influencer et diriger la compréhension et l’appréhension de l’objet que l’on étudie ?
Dépassant le recours à la vidéo comme simple outil mobilisé dans le travail de terrain, comment analyser un objet d’étude par le dialogue entre pratiques scientifiques et artistiques ? Comment peut-on élaborer le croisement de données collectées par des méthodes mises en œuvre dans différentes pratiques contribuant à un processus de réflexion sur un même objet ?
Piero Zanini, Arythmies d’un paysage
Au début, il s’agissait d’explorer un lieu commun: les Alpes. D’aller voir, d’aller écouter, ce monde, l’« artiste » et le « chercheur » ensemble – chacun avec ses expériences et sa sensibilité – en suivant une intuition, celle d’habiter un lieu et de ne pas vraiment le reconnaître, de ne pas le retrouver là où en revanche il semble apparaître et se manifester à tout moment : dans les discours et représentations qui tentent de le dire, autant que dans les politiques qui voudraient le gouverner. Ensuite, au fur et à mesure que l’exploration avançait, il a fallu com-prendre les arythmies qui nous apparaissaient : celles entre les temps des transformations matérielles liées à notre habiter le monde, d’un côté, et l’agir dans le temps des désirs, des mémoires et des représentations qui régissent ce même habiter, de l’autre. Enfin, à chaque fois que l’occasion s’est présentée, il a fallu organiser un espace, en tant que « artiste-chercheur », pour essayer de construire visuellement un savoir partagé et partageable. Pas facile.
Valérie Pico, Lectures d’une ville
À partir du film « Depuis Tel Aviv » de Naruna Kaplan de Macedo, nous allons au travers de plusieurs séquences, déambuler dans cette ville israélienne. Assemblage de plans larges, et serrés, travellings, plans séquences, nous les regarderons et les écouterons ensemble. Je vous proposerai à l’appui d’une grille de lecture propre aux différentes séquences, d’appréhender la construction d’une mise en fiction du réel.

Session 3 – Les formes de la restitution

Que cela s’inscrive dans un projet de recherche scientifique ou dans un projet de film, nous nous préoccuperons de la question de la restitution, sous formes vidéographiques, des résultats de l’analyse et de la réalisation d’un montage. Ce moment-là pose réellement, nous semble-t-il, la question du langage, de la vidéographie comme écriture et communication d’un sens propre à l’objet étudié. Comment le rythme est-il reçu et perçu à travers la vidéo ? Comment peut-on rendre compte du rythme dans la vidéo et rendre compte du rythme comme objet de l’analyse ?
Nous nous interrogerons aussi sur la façon de dépasser l’utilisation traditionnelle d’un travail vidéographique en tant qu’illustration d’un propos. Comment les formes de la restitution peuvent-elles donner lieu à un film comme projet en lui-même ? Quelles formes d’hybridation peut-on trouver entre production de la recherche et production artistique ? Face à la primauté de l’écrit, ces questions ne nous invitent-elles pas à formuler une réflexion sur d’autres formes possibles de la recherche ?
Dans une perspective opératoire, comment le recours à la vidéo est-il en mesure de servir la conception de l’espace urbain ? En plus de sa production, le travail avec la vidéo implique des temps de réception et de ressaisissement par différents publics. À quelles formes de création, d’innovation et de débat la vidéo peut-elle donner lieu ?
Stéphane Tonnelat, Marcher du quartier au métro à New York : la variation dans la continuité et l’ambigüité de l’espace public
Nous avons mené une vingtaine de parcours commentés ou « go-alongs » avec des habitants du quartier Jackson Heights, Queens, NYC, jusque dans les rames de la ligne 7 du métro dans le but d’observer et d’enregistrer, à l’aide d’une caméra vidéo, les façons dont ces personnes négociaient leur passage d’un type d’espace à un autre. Une des questions importantes était de tenter d’identifier l’existence d’un ordre social propre au métro, que les usagers reconnaissent, et qui justifierait son choix comme terrain ethnographique. Pour cela, la vidéo s’est révélée un bon outil de collecte, d’analyse et de restitution. Tout d’abord, la vidéo fonctionne comme une durée continue qui permet d’analyser l’entretien comme une narration avec un début, un développement et une fin. Cette trame donne une consistance à chaque entretien. Elle varie selon les individus mais pas selon les espaces. Cette continuité est la base sur laquelle peuvent être identifiées des variations locales que la vidéo permet de rattacher à des espaces particuliers le long du trajet. Ce n’est donc pas tant dans l’histoire racontée que dans les manières de la dire que se découvrent des effets de seuil entre le quartier et le métro. Celles-ci se voient par exemple dans un passage du « nous » au « on » qui marque le changement d’affiliation des individus à un collectif basé sur des déterminations catégorielles (nous les propriétaires du quartier, nous les indiens, etc.) à un collectif basé sur des déterminations situationnelles (on est dans le métro.) A l’aide d’extraits vidéo, nous discuterons les conséquences de ce phénomène sur l’ambiance de la station de métro et de ses alentours.
Naïm Aït-Sidhoum, Nicolas Tixier, Amiens métropole, le quotidien en projets
Les 1, 2, 3 octobre 2010, 5 traversées du territoire amiénois ont été réalisées dans le cadre de la consultation sur le projet métropolitain « Amiens 2030 ». Si chaque traversée répondait à un même guide méthodologique (entretiens, observation, captation, carte mentales, etc.), elles étaient par contre organisées autour de thématiques différentes, multipliant les façons de connaître le territoire : au fil de l’eau (territoire liquide), d’un mode à l’autre (territoire de parcours et de réseaux), d’un site à l’autre (territoire de patrimoine ordinaire), transect nord/sud (territoire de savoirs, de productions et de cultures), d’un clic à l’autre (territoire numérique). Ces traversées ont été effectuées en parallèle et se sont conclues par un débriefing collectif. Un vidéaste participait à chacune des traversées. Ils avaient comme consigne de réaliser de courtes séquences qui tentent de saisir à la fois l’activité et le paysage d’un lieu, des fragments du quotidien urbain. L’ensemble des séquences a été déposé sur une carte interactive (Google map) permettant de les situer et de les ouvrir aux commentaires. Un film de 49 minutes en restitue le contenu thématisé sur lequel un montage de paroles habitantes a été réalisé. L’ensemble, disponible sur internet, a été présenté en réunion publique dans le cadre de la consultation aux élus, techniciens et habitants. La cartographie vidéo de la métropole amiénoise est complétée ensuite par des séquences réalisées lors des suites de l’étude en lien aux propositions de projets. L’enjeu de ces traversées et de ces captations est triple. Il s’agit tout d’abord d’identifier, de saisir, puis de rendre compte des situations paradigmatiques et des situations singulières à l’échelle d’un grand territoire mais aussi d’entendre le récit qu’en font les habitants, il s’agit ensuite de créer les conditions pour qu’un partage des représentations puisse se faire, il s’agit enfin d’en tirer des principes de projet par situation et parfois d’y puiser les conditions même de sa réalisation.
Andrea Urlberger, Vidéo in situ
Dès l’apparition de la vidéo dans les pratiques artistiques, le dispositif de projection fait partie intégrante de l’œuvre. À côté de projections qui rappellent le monde cinématographique, le téléviseur comme support et parfois comme sujet émerge. L’unité de la surface de projection, la linéarité du récit et parfois l’isolement du spectateur lors de la projection sont transformés par des écrans partagés, des écrans multiples, des projections en boucle, attrapées à tout moment par le spectateur. Interrogeant ainsi des paradigmes mis en place par le cinéma, c’est son aspect illusoire que l’art vidéo éprouve. Aujourd’hui, la qualité des écrans plats, l’apparition des écrans mobiles comme les smartphones, la vente de dvd et surtout la mise en ligne de vidéos sur Internet rendent leur consultation de plus en plus mobile et individuelle. Ces dispositifs de monstration ne fonctionnent pas comme une fenêtre vers un monde fictif, mais plutôt comme un panoptique d’observation et d’auto-observation. À partir de quelques exemples comme Deep Play du vidéaste allemand Harun Farocki, nous posons la question : Comment l’art vidéo, au-delà de la représentation, se lie à l’espace ? Comment il construit une spatialité complexe et hybride, comment il s’insère dans un lieu existant et produit ainsi une forme de réalité augmentée (ou diminuée).
Intervenants

Équipe organisatrice

Aurore Bonnet, responsable scientifique
Architecte DPLG, Aurore Bonnet prépare actuellement une thèse en Urbanisme mention Architecture avec l’Université de Grenoble, au CRESSON (Centre de recherche sur l’espace sonore et l’environnement urbain) et à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble. Elle travaille sur les rythmes de marche dans l’espace public. Dans cet exercice de qualification d’espaces urbains à partir des corps, elle utilise l’observation vidéographique pour saisir et exprimer ces phénomènes. Ce qu’elle articule à la théorisation de la Post Modern Dance et de la danse contemporaine à ces fins.
Laure Brayer, responsable scientifique
Architecte, Laure Brayer réalise un doctorat en architecture avec l’Université de Grenoble, au CRESSON (Centre de Recherche sur l’Espace Sonore et l’Environnement Urbain) et à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble. Son travail porte sur la question du taskscape, ou paysage en pratique, comme l’une des dimensions clefs dans l’évolution permanente du paysage urbain. Située dans le champ des ambiances architecturales et urbaines, cette recherche interroge les potentialités des images en mouvement en terme de perception, de compréhension, de représentation et de conception partagée d’espaces publics urbains.
Guillaume Meigneux
Architecte DPLG, réalisateur et vidéaste, Guillaume Meigneux réalise un doctorat en architecture avec l’Université de Grenoble, au CRESSON (Centre de Recherche sur l’Espace Sonore et l’Environnement Urbain) et à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble dans le cadre d’un dispositif CIFRE avec l’agence d’architecture, d’urbanisme et de paysage INterland. Son travail consiste à éprouver la technique du compositing (forme d’agencement des images-mouvements au sein d’une même image-mouvement) comme outil de représentation des ambiances architecturales et urbaines dans les différentes phases de conception du projet urbain.

Communicants

Naïm Aït-Sidhoum
Naïm Aït-Sidhoum travaille et vit à Annecy et Grenoble. Il est architecte et enseignant à l’École Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy. Depuis 2007 il intervient dans les collectifs Zoom (architecture temporaire) et Pied la Biche (vidéo). Les travaux de ces collectifs sont tantôt pris dans des logiques de production artistique tantôt dans le champ de l’aménagement du territoire. En 2011 il est impliqué dans un projet de fiction télévisée locale dans le quartier de la Villeneuve à Grenoble.
Dimitri Chamblas
Il apprend la danse à l’école de danse de l’opéra de Paris puis au CNSM de Lyon. Il travaille ensuite avec Dominique Bagouet, Mathilde Monnier, Boris Charmatz, Régine Chopinot, Emmanuelle Huynh… C’est avec Boris Charmatz que Dimitri Chamblas s’est fait connaître internationalement notamment avec le succès de Les Disparates (1994) et surtout du duo À bras-le-corps (1998). Dimitri Chamblas collabore également à des projets audiovisuels en tant que réalisateur et signe des projets mêlant danse et vidéo, comme Horace-Benedict ou À nos endroits avec le danseur Bertrand Davy. Il a créé en 1992, avec Boris Charmatz, l’association Edna. En 2002, Dimitri Chamblas s’associe au producteur Jean-Jacques Cabuy pour créer SAME. Cette structure franco belge produit des clips, des films publicitaires et des courts métrages.
Carlotta Daró
Docteur en histoire de l’art, Carlotta Darò travaille sur l’impact des technologies de transmission sonore et des infrastructures de la télécommunication dans la théorie architecturale et urbaine moderne. Elle a enseigné à l’Ecole nationale supérieure d’architecture Paris Malaquais et à McGill University.
Marianita Palumbo
Maria Anita Palumbo, est anthropologue, doctorante à l’EHESS et au Laboratoire Architecture/Anthropologie de l’ENSAPV. Elle rédige actuellement sa thèse en anthropologie urbaine («Barbes : Pourquoi ailleurs commence ici ? Construction et déconstruction d’un espace d’altérité ») où elle articule dynamiques spatiales et production de l’altérité. Elle a aussi réalisé plusieurs travaux audiovisuels qui explorent la relation entre ville et images, espaces et représentations dans des contextes de transformation urbaine. Son champ de recherche se situe à cheval entre l’anthropologie, le monde urbain et l’audiovisuel. Depuis 2006 elle est vacataire en Sciences Humaines et Sociales à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Belleville et de Paris La Villette.
Valérie Pico
Valérie Pico est chef monteuse de films de fiction, et de documentaires. Elle a travaillé notamment avec Frederik Wiseman, Charles Najman, Laurent Bouhnik, Naruna Kaplan de Macedo, Louise Botkay-Courcier, sur différents projets.
Marc Relieu
Marc RELIEU est enseignant-chercheur à l’École Nationale Supérieure des Télécommunications, membre du LTCI-UMR 3651 et chercheur associé au Centre d’Étude des Mouvements Sociaux (EHESS). Ses recherches s’efforcent de traiter la mobilité comme une caractéristique transversale à une variété d’activités, depuis des situations de coprésence visiophonique à distance jusqu’à des cours de locomotion pour malvoyants, en passant par l’organisation des conversations qui accompagnent et transforment les trajets. Il a publié, notamment : « Parler en marchant. Pour une écologie dynamique des échanges de paroles » (Langage et société, 1999), « Travaux en public. Découverte et exploration dynamique d’une situation spatiale problématique » (EHESS, 1999), « Ouvrir la boîte noire. Identification et localisation dans les conversations mobiles » (Réseaux, 2002), « Les usages des TIC en situation naturelle : une approche ethnométhodologique de l’hybridation des espaces d’activité » (Intellectica, 2005) Telecom Paristech Département des Sciences Economiques et Sociales Équipe Deixis 2229, route des Crêtes – BP193 06940 Sophia Antipolis
Nicolas Tixier
Nicolas Tixier est architecte et docteur en sciences pour l’ingénieur. Enseignant à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble et à l’École Supérieure d’Art de l’Agglomération d’Annecy, chercheur au laboratoire Cresson (UMR CNRS n°1563), ses travaux concernent principalement les ambiances architecturales et urbaines. Il mène parallèlement une activité de projet au sein du collectif BazarUrbain (lauréat du palmarès des jeunes urbanistes 2007). De 2003 à 2010, il a été chargé de mission scientifique au Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère au Ministère de la Culture et de la Communication. Depuis 2009, il est président de la Cinémathèque de Grenoble.
Stéphane Tonnelat
Stéphane Tonnelat est chargé de recherche au CNRS au laboratoire CRH-LAVUE. Il mène un travail ethnographique sur divers types d’espaces publics urbains à Paris et New York. Ses principaux terrains sont les interstices urbains (terrains délaissés, friches), les parcs et jardins, le métro et le ferry. Il travaille actuellement sur deux projets principaux : avec William Kornblum à un projet de livre sur les interactions dans le métro New Yorkais, avec une attention particulière sur deux stations de la ligne 7 à Queens, avec Michèle Jolé à un projet de livre sur les usages des jardins publics parisiens. Son travail est consultable sur sa page: http://stephane.tonnelat.free.fr
Andrea Urlberger
Docteur en esthétique, sciences et technologies des arts, Andrea Urlberger est maître-assistante à l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, chercheur au laboratoire LRA, ENSA Toulouse et chercheur associé à l’Équipe de recherche “Esthétique des nouveaux médias”, EdNM, Université Paris 8. La question de l’impact des technologies numériques et les liens entre les pratiques artistiques contemporaines et les territoires constituent le point central de ses recherches et publications.
Piero Zanini
Piero Zanini est chercheur au Laboratoire Architecture/Anthropologie (UMR LAVUE 7218 CNRS) de l’ENSA de Paris-La-Villette. Il est l’auteur en Italie de différents ouvrages dont Il significato del confine (1997) et Lo stretto indispensabile (2004, avec F. La Cecla). Il a publié en français « De la nécessité de (certains) lieux », in A. Berque, A. de Biase, Ph. Bonnin (dir.), L’habiter dans sa poétique première, Donner Lieu (2009) et « Reliefs alpins », Les carnets du paysage (à paraître).

Discutants

Pascal Amphoux
Architecte DPLG et Géographe, Pascal Amphoux est professeur à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes. Exerçant une activité indépendante de praticien et de consultant sur de nombreux projets architecturaux, urbains et/ou environnementaux (Bureau CONTREPOINT, Projets urbains, Lausanne), il est aussi chercheur au Centre de Recherches sur l’Espace Sonore et l’Environnement Urbain (CRESSON, École d’Architecture de Grenoble, UMR CNRS). Il est membre du conseil scientifique Europan Europe, expert auprès de diverses institutions suisses, françaises ou européennes. Ses distinctions : Médaille d’argent de l’Académie d’Architecture, Paris, 2006 ; Lapin d’or, prix de la meilleure réalisation suisse en « architecture du paysage », Zürich, Hochparterre, Die Besten 2008 ; Flâneur d’or, prix des aménagements piétons, Zürich, 2008. Il est l’auteur de nombreux ouvrages et publications scientifiques portant notamment sur les rapports entre la pratique du projet, l’esthétique paysagère et les méthodes des sciences sociales.
Ulrich Fischer
Ulrich Fischer a démarré son travail avec les images en mouvement en plein changement technologique au début des années 90 : l’informatique pointait son nez, l’argentique était au sommet de sa gloire et la vidéo amplifiait la « démocratisation » de la production audiovisuelle. L’apprentissage des 3 techniques, à l’époque totalement séparées, a constitué ce qui est le fondement formel de son travail aujourd’hui : la chance de l’accès non linéaire et la combinatoire (l’informatique), la possibilité de réaliser des images évocatrices et plastiques (cinéma) et la facilité de produire et distribuer à travers l’accès de moins en moins onéreux aux outils (vidéo). Sur ce chemin, il a réalisé plusieurs films courts (documentaires, fiction, animation). Dès les années 2000, il s’est orienté vers la performance et les installations, à travers des projets interactifs, en lien avec la ville (sortir de la salle de cinéma, amener les images dans la ville). La place de l’habitant, la question de la marge de manœuvre et des interactions entre personnes et espaces de vie, les utopies et alternatives, la place des nouveaux médias et l’informatique contextuelle sont quelques uns de ses cadres d’approches aux questions que soulève la ville contemporaine. Depuis 2007, il travaille essentiellement sur le projet « walking the edit » et la nouvelle plateforme d’édition en ligne « memoways »: cinéma, ville, participation et interactions ludiques en vue d’accéder de manière singulière et individuelle à la mémoire audiovisuelle d’un territoire.
Emmanuel Hermange
Emmanuel Hermange travaille à une sorte d’archéologie des formes de saisie du flux urbain dans les arts (littérature, peinture, photographie, cinéma, vidéo) depuis la fin du XVIIIe siècle. Son attention se porte en particulier sur les situations où s’imagine une adhérence au plus près de ce flux dans la perspective d’approches qui peuvent être herméneutique, formelle ou rythmique. Il a publié sur cette question « Notes sur l’invention du passant » (Parade, n° 8, 2009) où il met en relation des textes de Louis-Sébastien Mercier, E. T. A Hoffmann, Balzac, Jules Hetzel et Perec.
Christian Lallier
Christian Lallier est anthropologue-cinéaste, membre associé du Laboratoire d’Anthropologie Urbaine de l’Institut Interdisciplinaire d’Anthropologie du Contemporain (IIAC-LAU / EHESS-CNRS). Il est Chargé de Mission Culture & Création à l’Institut Français de l’Éducation au sein de l’École Normale Supérieure de Lyon. Il a réalisé de nombreux films documentaires dont Changement à Gare du Nord (1995), Nioro-du-Sahel, une ville sous tension (1999), L’Argent de l’eau (2007)… Il a publié Pour une anthropologie filmée des interactions sociales aux Éditions des Archives Contemporaines. Ses travaux de recherche sur les conditions de l’observation filmée l’ont conduit à enseigner à l’ENS de Lyon pendant neuf ans, ainsi qu’à l’EHESS et à Sciences Po.
Alexandre Lambelet
Alexandre Lambelet, docteur en science politique, est actuellement post-doctorant au Centre d’études européennes de Science Po Paris. Ses travaux portent sur le rôle des mouvements sociaux et des groupes d’intérêt dans le cadre des politiques publiques. Membre du comité de direction de la revue ethnographiques.org, il développe plus particulièrement une réflexion sur l’observation des rassemblements, qu’elle soit vidéo ou ethnographique.
Yves-Marie L’Hour
Yves-Marie L’Hour, titulaire adjoint de la chaire « Modélisation des imaginaires, Innovation et Création » (http://imaginaires.telecom-paristech.fr/), chaire mixte Ecole Télécom ParisTech – Université Rennes 2), est ingénieur physicien (SupOptique ParisTech), artiste numérique et doctorant en philosophie (Université Paris 4 Sorbonne). Ses recherches en philosophie esthétique et en sciences cognitives portent sur la question des rapports entre perception et conscience phénoménale, ainsi que sur la comparaison des modes de connaissance rationnel et poétique. En tant qu’artiste plasticien, il a développé depuis 1996 dans le champ du cinéma expérimental puis dans celui des arts numériques et des installations multimédia une approche non figurative et ritualisée de l’image, plaçant l’accent sur les dimensions musicales et cognitives du langage visuel.
Damien Masson
Après avoir acquis une formation d’urbaniste à l’Institut d’Urbanisme de Lyon, Damien Masson a réalisé un Doctorat en Urbanisme mention Architecture, au sein du laboratoire Cresson. Ses thèmes principaux de recherche concernent les ambiances urbaines (sonores en particulier) et l’expérience sensible des mobilités (espaces et véhicules). Dans ce contexte, il mène conjointement une activité de recherche (Laboratoire Cresson depuis 2004 et MRTE depuis 2011), d’enseignement (maître de conférences en section 24 à l’Université de Cergy-Pontoise depuis 2011), de pratique opérationnelle (expertise pour la RATP, ADP, la Cité du Design de Saint-Etienne) et artistique (individuelle et en collectif).
Anne Sauvageot
Professeur émérite en sociologie, Anne Sauvageot est rattachée à l’Université Toulouse 2 le Mirail. Ses principaux thèmes de recherches sont les TIC et socialités, la Sociologie cognitive et les Interférences entre sociologies des arts et sociologies des sciences. Ces principaux ouvrages sont Figures de la publicité, figures du monde, PUF, 1987 ; Voirs et savoirs. Esquisse d’une sociologie du regard, PUF, 1994 ; L’épreuve des sens. De l’action sociale à la réalité virtuelle, PUF, 2003 ; Sophie Calle. L’art caméléon, PUF, 2006. Les contrats de recherche CNRS (collectifs) auxquels elle a travaillé portent sur les images de synthèse (1987) et les nouvelles figures de l’espace (1988), sur la culture visuelle et l’art collectif sur le Web (Ministère de la Culture, DAP, 1999), ainsi que sur les relations entre artistes et informaticiens (Ministère de la Culture, DAP, 2000).
Pascale Simard
Son diplôme d’architecture en poche, Pascale Simard a d’abord travaillé dans une société de production d’images de synthèse sur l’architecture et la ville. Menant de front travail et recherche, elle a passé un diplôme de réalisation vidéo à l’INA, puis un doctorat à l’École Centrale de Paris sur les systèmes de la représentation visuelle en architecture. Arrivée à l’Agence d’urbanisme de Lyon en 1992 en tant que directrice du « Département Image », elle a ensuite occupé divers postes plus transversaux, en passant également un an auprès d’une télévision locale pour réaliser des émissions et documentaires pédagogiques sur les grands enjeux métropolitains. Le fil rouge de cette expérience professionnelle concerne les outils, les méthodes et les compétences utiles pour « faire la ville ensemble », aussi bien au sein de l’entreprise, des partenariats institutionnels, qu’avec les habitants.
Jean-Paul Thibaud
Sociologue et urbaniste, Jean-Paul Thibaud est directeur de recherche au CNRS. Chercheur au Cresson (Centre de Recherche sur l’Espace Sonore et l’Environnement Urbain, UMR 1563 Ambiances Architecturales et Urbaines). Son domaine de recherche porte sur la théorie des ambiances urbaines, la perception ordinaire en milieu urbain, la culture et l’ethnographie sensibles des espaces publics. Il est responsable du Réseau International Ambiances (www.ambiances.net). Contact : jean-paul.thibaud@grenoble.archi.fr.

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